Apprendre à aimer la nature

Depuis maintenant plusieurs jours voir plusieurs semaines, nous entendons que partout dans le monde, les jeunes se mobilisent pour le climat. Et pour cause!

L’urgence est réelle et indéniable aujourd’hui, compte tenu du nombre de scientifiques de renom et de tout pays qui tirent l’alarme.

Etant moi-même impliquée dans l’écologie, et très active sur ces problématiques, je me suis rapidement posée des questions sur : “Comment sensibiliser mon enfant sans l’angoisser? Comment le préparer au plus grand défi qu’il va devoir relever, alors que nous ne savons pas encore précisément ce qui nous attend?”

“Pour savoir protéger il faut apprendre à aimer.” 

Par réflexe, mes premiers messages ont tous commencé par le célèbre “Attention!” :

  • Attention à l’eau c’est précieux
  • Attention à ne pas laisser la lumière allumée
  • Attention à ne pas gaspiller la nourriture
  • Attention à bien dessiner des deux côtés de la feuille, car quand même ce sont des arbres!

Etc… Même s’il est important de responsabiliser nos enfants en les sensibilisant aux liens de cause à effet, je savais que cette méthode était anxiogène et culpabilisante et qu’il y avait très certainement une manière beaucoup plus constructive et positive, de lui faire prendre conscience de la préciosité de la nature.

N’oublions pas que la meilleure façon d’apprendre est l’expérimentation.

Si je veux que mon enfant apprenne à protéger la nature alors je dois tout simplement lui en donner le goût!

Cela est d’autant plus essentiel qu’aujourd’hui, de plus en plus d’enfants souffrent d’un trouble de déficit de nature. Le premier à évoquer ce phénomène est Richard Louv dans son livre Last Child in the Woods, paru en 2005, et qui met en lumière la déconnexion que nos sociétés connaissent avec le monde naturel.

En cause :

  • notre mode de vie occidental très urbanisé
  • des espaces de jeux dédiés aux enfants de plus en plus goudronnés ou intérieurs
  • de moins en moins de temps libre compte tenu des rythmes imposés (cf article “Pour un enfant serein“)
  • des médias qui surexposent les sujets liés à l’insécurité et poussent les parents à surprotéger leurs enfants de l’extérieur
by Sandrine Verdier

“C’est dehors qu’on devient le plus intelligent” (Louis Espinassous)

 Pourtant les bienfaits du contact à la nature sont multiples et ont tous été démontrés grâce aux études neurocognitives.

Nous savons désormais qu’un enfant qui est en contact régulier avec la nature :

  • développe une plus grande estime de soi et est moins stressé
  • est plus créatif, plus empathique et augmente sa capacité de concentration
  • a un système immunitaire plus résistant
  • a une meilleure coordination, une motricité fine plus aguerrie et un développement des cinq sens plus important
  • est beaucoup plus à l’aise dans les relations avec les autres (copains, famille…)

En Suisse et en Allemagne, la prise de conscience à ce sujet est telle que de nombreuses écoles de la nature sont désormais actives. On les appelle les waldkindergarten. Fini les salles de classe, ici place à l’enseignement en pleine forêt! Les enfants passent leurs journées à découvrir la nature, les grands espaces, les jeux de plein air, le contact avec la terre, les arbres et les plantes, le maniement des outils et du feu.

Impensable me direz-vous? Et pourtant tous les résultats des études scientifiques menées à ce sujet, démontrent que c’est l’enseignement le plus bénéfique pour un enfant.

Et si en tant que parent, comme le dit Louis Espinassous dans son livre Laissons les grimper aux arbres, nous “foutions la paix” à nos enfants avec nos recommandations culpabilisantes?

Mais que nous les laissions en toute liberté profiter de la nature, s’émerveiller au contact du vivant et découvrir simplement la joie de vivre?

N’est-ce pas là finalement le meilleur moyen d’en faire des écocitoyens responsables qui construiront un monde meilleur?

by Sandrine Verdier

 

 

 

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